Au total, 32 espèces de grands mammifères et 14 espèces de micro-mammifères ont été inventoriées dans la réserve de La Trinité
Grands mammifères
La richesse de la grande faune de mammifères de La Trinité (32 espèces) est relativement homogène entre les différents sites d’inventaire et comparable à celle d’autres zones d’étude en milieu intact (de Thoisy, 2011) : autour d’une quinzaine d’espèces suivant les sites.
Parmi les sites de la réserve, le secteur d’Aya est le plus diversifié en singes et est dominé par les ongulés.
L’abondance des grands mammifères dans les secteurs d’Aïmara et Leblond est par contre apparue dominée par les singes hurleurs.
Inventaires IKA
Programme de long terme, les inventaires des mammifères s’effectuent selon la méthodologie IKA (Indice Kilométrique d’Abondance) et sont reconduits d’année en année. Plus de 100 km sont parcourus par l’équipe chargée de réaliser l’inventaire sur quatre layons.
Au palmarès des espèces les plus observées, citons par ordre décroissant :
- Agouti Dasyprocta agouti
- Tamarin Saguinus midas
- Atèle noir Ateles paniscus
- Capucin brun Cebus apella
- Cariacou Mazama gouazoubira
- Pécari à collier Tayassu tajacu
- Singe hurleur Alouatta seniculus
- Capucin blanc Cebus olivaceus
- Daguet rouge Mazama americana
- Acouchi Myoprocta acouchi
- Coati Nasua nasua
- Saïmiri Saimiri sciureus
- Saki à face pâle Pithecia pithecia
- Pécari à lèvres blanches Tayassu pecari
- etc.
Le dernier rapport d’analyse des données d’IKA date de 2015 et concerne les inventaires depuis 2008. Plusieurs pièges photographiques sont actifs sur la réserve pour fournir une banque d’images.
Micro-mammifères
Résultats d’inventaire
La biodiversité des petits mammifères non-volants (Didelphidae, Sciuridae, Sigmodontinae, Echimyidae) capturés dans la réserve est faible (14 espèces).
Les Didelphidae semblent plus abondants que les Rongeurs.
Malgré un effort de piégeage inférieur à celui réalisé dans les Nouragues, les taux de captures, faibles (de 1 à 1,8%) et similaires, montrent dans les deux cas, en sus de la faible diversité, qu’il y a beaucoup moins d’opossums et petits rongeurs en forêts primaires qu’en forêts secondaires (Catzeflis, 2011).
Les résultats des différentes missions à la Trinité et ailleurs en Guyane suggèrent par ailleurs la possibilité de fortes variations intra- et/ou interannuelles des effectifs de population des marsupiaux et petits rongeurs.
Techniques d’inventaire
Les animaux capturés grâce aux pièges sont identifiés, pesés, mesurés, marqués individuellement (biopsie de fragments d’oreille pour des études génétiques) puis relâchés au site même de capture.
Lorsque l’individu meurt ou lorsque l’espèce n’a pas pu être identifiée sur le vivant les spécimens, fixés au formol puis conservés à l’éthanol, sont confiés au MNHN de Genève.
- Cages à trappes
Les pièges sont de modèles variables suivant la taille des proies (depuis la corpulence d’une souris à celle d’un pian) et leurs habitudes (arboricole, terrestre).
Ils sont disposés régulièrement le long de transects ou le long d’un long rideau de bâche (cf. Gaucher et al. 1998 ; Catzeflis 2011).
- Pitfalls
Des seaux enterrés et disposés régulièrement, ouverts, le long d’un rideau de bâche, permettent de piéger les animaux y tombant.
À l’inverse des pièges mobiles, qui doivent être transportés et replacés à chaque mission, ce système peut être installé de façon permanente : après sa mise en place, il ne nécessite qu’un simple entretien (principalement de la bâche) et peut être désactivé par simple fermeture des seaux en fin de mission.
Rappel historique
Les opossums et petits rongeurs de la réserve ont été inventoriés depuis 1998 sur quatre sites selon un protocole standardisé : Mont 501, Aïmara, Aya et Roche Bénitier.
L’inventaire se fait grâce à des pièges, dont le rendement faible (<2% ; Catzeflis 2011) nécessite un effort important.